Le chef du village était impressionné par le comportement et la sagesse de l’imam Abderrahim et commença à le questionner sur l’islam. Jusqu’à ce qu’un jour, il décida d’annoncer à tout le village sa conversion à l’islam !

Al hamdulillah ! Quasiment tout le village se converti par la suite. Le chef effectua même le Hajj à La Mecque quelques temps plus tard

Tous étaient donc devenus musulmans, sauf une personne ! Jean. Lorsqu’A-Sabil arriva à Niazana à la demande de l’imam pour y réaliser un forage, Jean nous aborda directement en nous disant “je ne suis pas musulman, je ne prie pas, je ne vais pas à la mosquée, je ne suis pas musulman !”.

A-Sabil revenait donc quelques jours plus tard pour trouver le l’eau dans ce village qui en manquait cruellement. Bien que le reste du village était devenu croyant, leur foi était fragile… Ils se souvenaient d’une ONG du Koweit ainsi qu’une organisation publique qui étaient déjà venus réaliser des forages. Mais il n’avait creusé qu’à 20 ou 30 mètres et n’avaient en réalité pas atteint la nappe phréatique. L’eau était donc non potable… A-Sabil n’avait donc pas le droit à l’erreur !

Après un premier essai de forage négatif, la tension dans le village était palpable L’imam Abderrahim passa la nuit suivante à réciter la sourate Al Baqarah dans la mosquée en laissant les haut-parleurs allumés.

Le lendemain matin, suite au deuxième essai (devant la maison de Jean cette fois), l’imam nous appela “Il y a l’eau ! Venez !”

Lorsque nous sommes arrivé, l’eau jaillissait du sol Le camion avait creusé à près de 100 mètres de profondeur !

Jean n’y croyait pas et s’approcha de nous pour nous dire : “je vais réfléchir !”. Ce à quoi notre président Soufiyane répliqua “la prochaine fois que nous venons, nous prirons côte à côte in sha Allah !”

Lors de notre dernier voyage à Niazana l’imam Abderrahim nous annonça la bonne nouvelle ! Jean s’était converti ! Il était malheureusement en voyage à ce moment là, mais il est certain que nous reviendrons à Niazana pour saluer notre frère

Entre 2 baraka (la venue de l’imam et celle d’A-Sabil), ce village a été durement éprouvé par le manque d’eau. Leur patience leur a permi de renforcer leur foi et ils peuvent désormais se sentir comme faisant pleinement partit d’une communauté soudée

Merci à l’imam Abderrahim de nous avoir faire vivre ces moments extraordinaires. Qu’Allah le récompense et bénisse sa magnifique famille

Mais c’est surtout son envie d’étudier, d’apprendre et de retourner à l’école dont a voulu nous parler. Son rêve : devenir infirmière. Zeinabou n’ayant pas l’argent pour financer la formation, les membres d’A-Sabil, convaincus par son discours, sa détermination et sa bonne moralité, ont décidé de l’aider dans son projet. A-Sabil lui a donc accordé une bourse d’études mensuelle pendant 3 ans.

Bus, voiture, taxis, marche … malgré le long périple entre chez elle et l’école, elle voyait enfin son objectif se rapprocher. En 2019, Zeinabou nous envoyait une photo d’elle, posant fièrement avec son diplôme. Elle était enfin infirmière

Aujourd’hui, Zeinabou est vacataire au centre de santé privé de Daoudabougou à Bamako, à quelques dizaines de mètres de l’école Al Kawthar / A-Sabil en construction. Mais on vous a dit que Zeinabou était déterminée, son nouvel objectif : passer le diplôme de sage-femme en 1 an afin de devenir fonctionnaire et avoir un emploi stable et mieux rémunéré. Là encore, la suite de l’histoire s’écrira avec A-Sabil